Le projet SOHA

Le titre complet de ce projet de recherche-action est : La science ouverte comme outil collectif de développement du pouvoir d’agir et de la justice cognitive en Haïti et en Afrique francophone : vers une feuille de route /Open science as a collective tool of empowerment and cognitive justice in Haiti and French-speaking Africa : building the roadmap.

La science ouverte est un cadre normatif alternatif à celui de la science conventionnelle. Orientée vers l’idéal du libre partage des connaissances, du travail collaboratif, de la justice cognitive, du rapprochement entre la science et la société, en bref de la science comme « commun », elle regroupe des pratiques variées et parfois hétérogènes qui vont du libre accès aux publications scientifiques (par le biais des revues ou des dépôts institutionnels) à la recherche-action participative et à la démocratie scientifique, en passant par la création de lieux alternatifs de recherche (tels les laboratoires vivants, les laboratoires ouverts et les boutiques de sciences), l’ouverture et le partage des données de recherche et bibliographiques, l’écriture scientifique collaborative, le recours au web 2.0 et aux réseaux sociaux pour valoriser les recherches, l’intérêt pour les savoirs locaux, les sciences citoyennes et participatives, la critique des pratiques conventionnelles d’évaluation par les pairs et la priorité accordée aux logiciels libres et aux licences ouvertes.

Né de rencontres au sein de l’Association science et bien commun, le projet de recherche-action SOHA considère que la science ouverte peut devenir un outil de développement incontournable en Afrique francophone et en Haïti – développement du pouvoir d’agir et de la justice cognitive. En effet, non seulement elle facilite l’accès des chercheurs et des chercheuses de ces pays à la science mondiale, mais elle permet de rendre leurs travaux plus visibles et d’améliorer les liens entre l’université et la société civile au bénéfice de tout le monde.

Le projet SOHA fait partie du réseau OCSDNet financé par iHub et le Centre de recherches pour le développement international. Il est en action de janvier 2015 à décembre 2016 sous la direction conjointe des professeures Diéyi Diouf (Sénégal) et Florence Piron (Québec), avec près de 20 co-chercheurs et co-chercheures et une dizaine de conseillers et conseillères. Il concernera au départ 16 universités dans 12 pays : Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Gabon, Haïti, Madagascar, Mali, Niger, RDC, Sénégal, Tchad.

Ses objectifs sont les suivants :

  1. Comprendre les obstacles à l’adoption de la science ouverte par les étudiantes et étudiants de 2e et de 3e cycles de ces universités dans différentes disciplines
  2. Appuyer la création d’outils locaux de formation à la science ouverte par le biais de ressources éducatives libres
  3. Tester la faisabilité de dépôts institutionnels et de boutiques de sciences dans ces universités
  4. Créer et animer le RISOHA, Réseau interdisciplinaire d’information et d’échanges sur la science ouverte en Haïti et en Afrique francophone
  5. Publier une feuille de route en vue de l’adoption généralisée de la science ouverte dans les universités de ces pays.

Au sein du projet SOHA, les chercheuses et les chercheurs réaliseront des entrevues et des groupes de discussion, puis participeront à l’analyse et à la rédaction de la feuille de route, ainsi qu’à la diffusion des résultats. Les conseillères et conseillers accompagneront le projet selon leurs intérêts et leur disponibilité. Les assistantes et assistants travailleront à la coordination et à l’évaluation du projet – deux doctorants feront une thèse à partir du projet.

Toutes les personnes qui contribuent au projet SOHA sont d’office membres du RISOHA (Réseau interdisciplinaire d’information et d’échanges sur la science ouverte en Haïti et en Afrique francophone). Cependant, ce réseau est ouvert à tous ceux et toutes celles qui s’intéressent à la science ouverte en français ou qui souhaitent suivre ses travaux et utiliser les outils de formation à la science ouverte en français qu’il proposera dans l’année 2015.

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Research project abstract

Open and collaborative science (open access to scientific publications, open access journals, open archives, data and bibliographies sharing, public engagement with civil society, scientific democracy) can become a major tool of empowerment for developing countries. It facilitates access to science by researchers and among civil society. Moreover it supports local knowledge and science produced in the Global South, thus contributing to more cognitive justice.

Our research-action project aims at surveying 18 universities in French-speaking Africa and Haiti (FSAH) in order to understand the barriers to the adoption of open and collaborative science by graduate students. It will generate a realistic, collaboratively-written roadmap towards more open science within doctoral training. Its working language will be French.

First, we will interview at least 15 graduate students per university about their perception of open science. We will then build and test multimedia training tools aimed at improving their open science literacy. We will also test the relevance and acceptability of two well-known tools of open science: institutional repositories (local digital archives) and science shops (programs at the interface between a university and civil society).

The final objective of the project is the creation of a vast open and sustainable network of leaders in open science in these countries, able to generate new open science projects when our research is completed: the Réseau interdisciplinaire d’information et d’échanges sur la science ouverte en Haïti et en Afrique francophone (RISOHA). This network will contribute to the roadmap to be adopted collectively at the end of our project.

(Janvier 2015)

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