Hamissou Rhissa du Niger : « ma découverte du projet SOHA a transformé ma vision des rapports entre la science et la société! »

photo HamissouAuteur : Hamissou Rhissa Achaffert, Niger

Hamissou est sociologue au département de Sociologie et d’Anthropologie de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université Abdou Moumouni de Niamey. Il poursuit ses études en Master II Recherche, option Sociologie de l’éducation. Pour le joindre: Hamissou_r@hotmail.fr

Membre très actif du projet SOHA au Niger, Hamissou parle à cœur ouvert, dans les lignes qui suivent, de ses premiers contacts avec le projet SOHA et la science ouverte, des bénéfices personnels qu’il en tire en tant qu’étudiant, et des actions qu’il entreprend pour faire connaître le projet et partager ses bienfaits dans son pays. Le jeune sociologue qui prendra part à la conférence Living Knowledge 7th, en juin prochain à Dublin (Irlande), se dit impatient d’y être afin d’engranger des expériences qui lui seront utiles à l’étape de la mise en œuvre de la boutique de sciences au Niger.

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Depuis ma découverte du projet SOHA, une nouvelle façon d’appréhender le monde occupe mon esprit. En effet, le projet SOHA, de par son principe cardinal de promotion de la justice cognitive et du libre accès à la science, insuffle sans nul doute une façon nouvelle de voir le développement. Ce dernier doit s’envisager dans la logique d’une responsabilité des Universités vis-à-vis de la production du savoir et sa diffusion. Ma découverte du projet SOHA a transformé ma vision des rapports entre la science et la société. Depuis lors, mon engagement n’a cessé de grandir.

6Au début de cette année, nous avons mené une action visant à faire découvrir la science ouverte aux étudiants de l’Université Abdou Moumouni de Niamey, à travers une présentation qui a eu lieu le 14 janvier 2016 au Gazon de la Faculté des lettres et sciences humaines. Une belle occasion qui a permis à la masse estudiantine présente de comprendre un peu plus la science ouverte et d’exprimer sa ferme volonté de militer en faveur d’un changement de paradigme, en diffusant les valeurs et les pratiques du libre accès à la science, des publications dans les langues locales et d’un meilleur accès des populations au web 2.0. L’accès à l’information et à la science permet d’augmenter les capacités et  les possibilités de choix de la population.

Le Projet SOHA propose des outils de médiation science/société qui sont très efficaces dans ce sens, car ils promeuvent un rapprochement entre l’Université et les associations et organisations locales de développement. Les boutiques de sciences pour une science citoyenne et participative en sont un exemple éloquent. Le Niger accueillera d’ailleurs une des huit (8) boutiques que va créer le projet SOHA cette année en Afrique et en Haïti. J’aurai à la fois le privilège et le plaisir de co-coordonner cet outil de développement durable avec le Docteur Amadou Oumarou, enseignant chercheur au département de Sociologie et d’Anthropologie de la Faculté des lettres et sciences humaines. J’ai déjà rencontré plusieurs responsables d’organisations de la société civile et contacté des associations représentant les populations. Le feed-back est largement positif en ce qui concerne les actions futures du projet SOHA visant davantage d’ouverture de l’Université, en tant qu’institution de recherche, au reste de la population, pour permettre une meilleure compréhension des problèmes de notre société et proposer des solutions adaptées et durables.

2Dans cette dynamique, ma participation à la conférence LK7 (Living Knowledge 7th) qui se tiendra en juin à Dublin (Irlande), tombe à point nommé. J’avais soumis ma candidature pour une bourse de participation qui m’a été généreusement accordée et qui me permettra de vivre une expérience inédite. Je tiens à remercier la Professeure Florence Piron pour le soutien qu’elle m’a apporté et qui a conduit à l’aboutissement de ma demande. Un grand merci également aux organisateurs et organisatrices de cet important rendez-vous de la science ouverte. Cette conférence revêt une grande importance pour moi en ce sens qu’elle me permettra de mieux connaitre le fonctionnement des boutiques de sciences à travers notamment la présentation et l’explication des modèles. En plus et surtout, ce sera l’occasion pour moi d’engranger des expériences qui contribueront de toute évidence à la réussite du projet de boutique de sciences au Niger.

Enfin, le projet SOHA reste et demeure une vision du développement à soutenir afin d’impulser un développement du pouvoir d’agir des populations. Je nous invite tous à y mettre notre énergie pour le bien de nos sociétés d’aujourd’hui et de demain.

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